La vie du soldat

Arrivés fin 1916, les soldats vivaient dans la boue, parfois jusqu'au genoux, le froid, l'humidité, la misère, les rats...

La boue pouvait alourdir le manteau du soldat de 50kg. Ceux qui en avaient coupé le bas pouvait être inculpés de destruction d'un bien de l'état canadien.

Les soldats se sont habitués à l'horreur des combats. Les blessés agonisaient dans le No-Man's-Land et les morts n'étaient pas enterrés. Les bombardements faisaient resurgir les morts des combats précédents.

La mort, la maladie, la fièvre des tranchées étaient omniprésentes. Les pieds de certains constamment dans l'eau ont dû être amputés. Les microbes, pullulant dans la terre des champs fertilisés, infectaient la moindre blessure qui pouvait mener à la grangrène gazeuse. Au combat, les hommes mourraient par arme blanche, par balle, par éclat d'obus, par les gaz, brûlés au lance flamme, enterrés vivants par les éboulements des tranchées.

Les hommes se reposaient dans des niches creusées dans la paroi des tranchées. Epuisés, quelques rides de fatigue donnaient aux hommes de vingt ans un aspect de trentenaire.

La nourriture souvent mangée froide était à base de "viande de singe" (le corneed-beef), de biscuits durs parfois moisis et d'un semblant de thé. Le rhum était un des petits plaisirs du soldat. Parfois, avant une attaque, une ration de rhum était distribuée.

Certains secteurs du front étaient calmes. En statu quo, la politique du vivre et laisser vivre s'était installée. Dans d'autres secteurs, les commandants avaient décidé de faire vivre l'enfer à l'ennemi.

Les tireurs d'élite, toujours à l'affût, cherchaient une tête imprudente dépassant le parapet... L'artillerie, au tir de barrage parfois aléatoire, arrosait les lignes d'une distance de portée de grenade à celle des obus.

Toutes les semaines, des centaines d'hommes mourraient. Ces pertes étant habituelles, elles étaient qualifiées de "normal wastage", c'est à dire, pertes normales.

Les soldats identifiaient les canons allemands par le son. Il y avait aussi les projectiles à grande vitesse, les boîtes à charbon qui éclataient dans un énorme nuage noir. Le calibre le plus important était surnommé Jack Johnson, le nom d'un champion de boxe de poids lourds.

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