Le 28 juin 1914, à Sarajevo, fut assassiné l'archiduc héritier François Ferdinand. Un système d'alliance et la volonté de reprendre l'Alsace et la Lorraine précipitèrent la guerre. Le 2 août 1914, l'Allemagne déclara la guerre à la France. Le Royaume-Uni avec le Commonwealth et la Russie soutinrent la France. L'optimisme fut de rigueur. La guerre sera courte. Aprés un début calamiteux et une occasion de victoire perdue, la France rétablit la situation grâce à la victoire de la Marne en septembre 1914. Le front se stabilise, la course à la mer pour déborder l'ennemi est sans vainqueur ni vaincu. Les armées s'enterrèrent dans les tranchées. D'une guerre de mouvement, on passe à une guerre de position.
Pour garder le terrain conquis, les allemands fortifient leurs positions. Vimy est une position stratégique. Cette crête de 14 kilomètres débouche sur la plaine de Douai, important complexe industriel du nord de la France. La colline, redoutablement fortifiée avec des ouvrages en béton armé, des tranchées et des nids de mitrailleuses, semble imprenable. C'est un môle de défense important des allemands.
Les offensives, pour briser la ligne de front adverse, se multiplièrent ainsi que les hécatombes. Ainsi, en 1915, 18 divisions françaises furent lancées à l'assaut de la crête de Vimy. 100 000 français et 80 000 allemands perdirent la vie. Malgré tout, la division coloniale marocaine, la division la plus décorée de l'armée française de la Grande Guerre, parvint à percer les lignes entre Neuville-St-Vaast et Souchez au prix de terribles combats, plus de 50% de pertes. le secteur le plus difficile fut le secteur du labyrinthe au sud de Neuville-St-Vaast, truché de tranchées allemandes. La 77ième division française réussit également une percée. Cependant, les effectifs furent insuffisants pour exploiter la brèche... Ne pouvant recevoir de renfort, la division marocaine ne put tenir la position conquise et dût se replier suite à une attaque surprise de nuit des troupes du Kaiser. Les français parvinrent à améliorer leurs positions mais les allemands verrouillaient toujours les hauteurs. |
Les français enlevèrent la colline de Notre-Dame-de-Lorette, souchez, Ablain-St-Nazaire et Carency au mois de mai. Les positions du Labyrinthe et de Neuville-St-Vaast furent prises après de violents combats. Le commandement français stoppa l'offensive le 19 juin 1915 avec plus de 100 000 victimes françaises.
Dans le no man's land, l'odeur des corps en décomposition a imprégné l'air durant tout l'été.
A l'automne, les français attaquèrent le 25 septembre. Après trois jours de combat, ils enlevèrent le Pimple (côte 119) au-dessus du village de Givenchy et la ferme de la Folie plus au sud sur la cête de Vimy. Les allemands contre-attaquèrent pendant plusieurs semaines mais les français gardèrent des positions déterminantes pour l'offensive canadienne de 1917.
Les puissances alliées à la France envoyèrent des troupes pour renforcer le front. D'ouest en est, on trouve les belges sur la partie du front située en Belgique puis, les britanniques dans le nord de la France et les français pour tout le reste jusqu'à la fontière suisse. Les anglais combattirent en plaine de Flandres pendant l'offensive infructueuse de la Somme en 1916. Les pertes furent terribles pour les nouvelles recrues britanniques qui affrontèrent des soldats allemands aguerris. Malgré un courage inouï, des dizaines de milliers d'hommes, à l'assaut des tranchées adverses, tombèrent sous le feu ennemi en quelques minutes. Aucun camp ne put prendre l'avantage.
Au regard des tentatives précédentes, l'état-major allié déclara la position imprenable.
Fin 1916, les troupes britanniques furent affectées aux zones du nord de la France dans les environs d'Arras, les collines de l'artois et la plaine de Flandres. Les quatres divisions canadiennes, formant le corps d'armée canadien fraîchement débarqué d'outre-atlantique, sous les ordres du général Byng prennent position dans un secteur à la réputation calme.
En 1917, afin de percer le front et terminer la guerre, l'état-major français a élaboré une attaque d'envergure "l'offensive du Chemin des Dames". En novembre 1916, un plan d'attaque du général Joffre prévoyait une vaste offensive entre Craonne et Reims soutenue par une offensive britannique entre l'Oise et Arras. Au printemps 1917, l'armée française, passée sous les ordres du général Nivelle, prépare l'attaque du saillant Arras-Roye-Soissons. Les réserves seront lancées sur le chemin des Dames jugé imprenable par le général Joffre. Cependant, s'apercevant de la menace, le général allemand Ludendorff replie ses troupes sur des positions fortifiées : la ligne "Hindenburg". Nivelle ne s'en inquiète pas et maintient son offensive vers le Chemin des Dames. Les troupes britanniques auront pour rôle, une semaine avant l'assaut principal, de mener une attaque de diversion dans le secteur d'Arras. Parmi elles, le corps d'armée canadien reçut son ordre de marche : "Prendre d'assaut la crête redoutablement fortifiée de VIMY"...